Darien, Georges
Darien, Georges
(1862-1921), romancier et journaliste français qui, dans sa vie aventureuse et
dans son œuvre profondément antimilitariste, s’affirma de façon vigoureuse comme
un irréductible anarchiste.
Georges Adrien Darien était le fils de commerçants
parisiens. Il fit ses études au lycée Charlemagne puis devança l’appel à l’âge
de vingt ans. Jugé en conseil de guerre pour insubordination, il fut envoyé pour
trois ans en Tunisie, au bagne militaire français de Gafsa, tristement célèbre en
son temps sous le nom argotique de « Biribi ».
De retour en France en 1886, Darien commença une carrière
placée sous le signe de l’antimilitarisme et de la révolte en rédigeant
Biribi, discipline militaire. Publié en 1888, ce roman devait contribuer
à faire abolir plus tard les bataillons disciplinaires. Le roman Bas les
cœurs (1889), critique virulente de la bourgeoisie française de province à
l’époque de la guerre de 1870, acheva de faire passer son auteur pour
révolutionnaire. Il fut adapté au théâtre, en 1890, sous le titre les
Chapons.
De fait, Darien publia surtout des romans politiquement
très engagés, comme les Pharisiens (1891) et collabora à plusieurs revues
libertaires ou anarchistes comme le Roquet et l’En dehors, et
fonda lui-même le journal l’Escarmouche en 1893.
Exilé en Espagne par la promulgation des lois contre les
anarchistes de 1894, Georges Darien fit publier en 1897 à Paris un roman en
partie autobiographique, le Voleur, où il se faisait l’apôtre de la
« reprise individuelle », c’est-à-dire du vol considéré comme une réplique à
l’exploitation des masses dans une société bourgeoise.
Plus tard célébré par André Breton pour sa lutte contre
« l’hypocrisie, l’imposture » des élites, le Voleur fut adapté au cinéma
par Louis Malle en 1967 sous le même titre. Darien publia un autre roman
antimilitariste, l’Épaulette, souvenirs d’un officier (1905), et fonda
la Revue de l’impôt unique en 1911.
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